Mercredi 16 décembre
De ma peau à mes os s’étend parfois une distance désertique.
Alors, l’écorché regarde son squelette et dit: qui est-ce?
Bernard Noël
Inscrire dans le corps, sur la peau, une phrase définitive est un acte de plus en plus courant.
Il s’apparente à une épitaphe.

Est-ce notre vide qui rend cet acte essentiel ? Cette trace-ci ne me sied pas.
J’aimeAimé par 1 personne
Je pense que les inscriptions sur le corps ne témoignent pas seulement d’un vide mais aussi d’une régression au réel rendue nécessaire par une difficulté grandissante à penser, à verbaliser ce qui nous arrive. La phrase inscrite sur la peau vient colmater cette difficulté mais c’est un leurre. Aucune trace, aucun tatouage, aucune
phrase ne peut nous définir, nous fixer. Seule la parole, toujours réinventer peut parfois y parvenir…
J’aimeAimé par 1 personne
La parole peut se reprendre, s’améliorer, se contredire, se traduire : premier avantage sur le mot écrit, figé et définitif (et bientôt probablement mensonger à mesure que le temps s’écoule).
La parole s’envole. Second avantage à son avantage : le vent est plus vaste que la peau, la parole marque un monde plus étendu que nos épidermes.
Bref, je rêve de tatouages évolutifs et furtifs, et visibles seulement à cellceux à qui il s’adresse.
🙂
J’aimeAimé par 1 personne
« La parole marque un monde plus étendu que nos épidermes. »
On ne saurait mieux dire…
J’aimeAimé par 1 personne
et ça ferait un joli tatouage 🙂
J’aimeJ’aime