Samedi 12 décembre
La nuit ne veut pas finir
Les quelques lueurs à l’horizon ne trompent personne
Elle s’installe pour la journée
Les phares des voitures, la lueur des lampadaires, les lucioles des maisons, l’éclat blanc des rails et des flaques
C’est bien suffisant pour échapper à la clarté du jour, trop voyant, trop transparent, lumière obscène, poursuite aveuglante du soleil, leurre d’évidence, illusion de vie
Le train l’a compris et s’enfonce dans cette encre épaisse
Ses soufflets parlent dans une langue étrange de rails perdus dans le noir, de musique de gares désertes et de passagers ivres de solitude sur des quais abandonnés
Ne pas voir la sortie du tunnel mais le prolonger jusqu’au soir
Le noir ne ment pas, l’obscurité ne dissimule pas, elle est ce qui nous révèle