Samedi 30 novembre
« Comment ne pas être frappé par la simultanéité de cette entreprise de ratissage de la forêt mentale avec l’anéantissement de certaines forêts d’Amérique du Sud sous le prétexte d’y faire passer des autoroutes?
Et comment douter qu’à la rupture des grands équilibres biologiques qui s’en est suivie ne correspond pas une rupture comparable des grands équilibres sensibles dans lesquels notre pensée trouvait encore à se nourrir?»
Annie Lebrun
La bergeronnette grise se souvient qu’elle était un dinosaure, c’est pour cela qu’elle persiste à marcher fièrement une patte devant l’autre, traversant les allées du parc et persuadée de les faire trembler.
Les allées du parc, et même les pelouses, leurs buissons et leurs arbres, et leur massifs de géranium, se souviennent des dinosaures et tremblent (mais si lentement que le piéton pressé et distrait ne s’en aperçoit que rarement) de fierté et d’émotion à l’écho du pas lourd de la bergeronnette grise ; seule, immobile et stupide, la figure en bronze de la statue d’Ernest-André de Vieille-Ville, l’érudit paléontologue qui a si richement doté le muséum municipal, n’en sait rien et reste coite.
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Une suite de jurassic park avec une bergeronnette grise serait en préparation …
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