Mardi 21 novembre
« Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît. Tu risquerais de ne pas t’égarer. »
Rabbi Nahman de Bratslav
Ma mère disait que nous étions des « gens des brouillards ». Le train traverse le bourg où elle vit le jour (malgré la brume) et une purée de pois qui dissimule presque entièrement la gare lui donne raison.
On dit que certains, dont je fais partie, tueraient père et mère pour un jeu de mots. C’est parce que ce sont eux qui nous en donnent le goût, leur mort ne fais qu’entériner ce plaisir du verbe. Ce qui reste d’eux, c’est le langage, ce sont leurs paroles et singulièrement, ces jeux avec les mots. Ces jeux m’ont appris très tôt que parler ne sert pas à communiquer mais à exister.