Vendredi 2 juin
« Je donnerai une partie de ma vie pour savoir quelle était la pression barométrique moyenne au Paradis »
Lichtenberg
Souvent, le silence, celui de l’attente, du désert, de la campagne autour mais aussi la plainte, les cris. Silence, on tombe.
La chute, pas seulement celle des corps mais aussi celle des paupières, des dos, des peaux transparentes. Celle, manquante, de la phrase jamais terminée parce que le mot manque.
L’oubli, le mot qui fait défaut, puis la phrase et des pans entiers du langage s’écroulent sans fracas. Restent les ruines du discours et, au milieu, préservés, l’humour, la fulgurance d’une réplique, un sursaut, un sourire, les dernières preuves de leur passage sur terre.
Ce monde n’est qu’amour bien sûr, et ce geste des mains et des doigts réunis pour former un cœur improbable, surgit à tout propos: un but marqué, une chansonnette poussée, un passage télévisé, un selfie raté ou un infarctus déclaré…